Les disques durs SSD (Solid State Drive) ont connu ces deux dernières années des baisses sensibles de tarifs tout en voyant leur capacité s’accroître, ainsi que leur interface de connexion évoluer pour passer du SATA-2 (3Gbits/s théorique) au SATA-3 (6 Gbits/s théorique).
Sommaire
Introduction
Les dégâts causés par les inondations en Thaïlande l’an passé et qui ont eu pour conséquences de faire grimper le prix des disques “mécaniques” traditionnels, ont contribué à diminuer les écarts de prix avec les disques SSD (technologie « mémoire flash») et donc à leur essor et démocratisation.
Le test que nous vous présentons sera davantage orienté dans l’optique de faire évoluer un système existant et obtenir ainsi un gain de performance en remplaçant son disque dur par ce type de matériel.
Il s’agit d’un disque d’une capacité de 240Go proposé par Verbatim avec la technologie SSD que nous avons décidé de vous présenter.
En effet, comme nous allons le voir, ce disque dispose de nombreuses caractéristiques intéressantes pour être un modèle de choix, quel que soit l’utilisation envisagée.
De format 3”5, il est adapté aussi bien pour un ordinateur portable que pour un ordinateur fixe disposant d’une interface de type SATA.
Le déballage
Le disque est conditionné dans un emballage un peu austère à dominante noir et blanc et de faibles dimensions (17×13, 5×3,5 cm environ) où la seule couleur présente indique la capacité du disque dur.
Les autres inscriptions mettent en valeur le silence de l’appareil, sa faible consommation, sa résistance aux chocs et bien naturellement sa capacité à réaliser des transferts de données à haute vitesse.
Une fois la boîte ouverte, le contenu se résume au disque placé dans un logement cartonné préformé à ses dimensions ainsi qu’un guide de démarrage rapide. La visserie de fixation n’a, en revanche, pas été prévue, comme il arrive que ce soit le cas avec des disques durs classiques. Enfin, on ne trouve aucun logiciel de réplication de disque pour faciliter la migration d’un système existant…
Le guide d’installation rapide rappelle à l’utilisateur quelques précautions d’usages pour une installation sans problème.
Les caractéristiques du SSD
Le disque au format 2.5” affiche 96g sur la balance par rapport à un disque mécanique classique qui affiche pour sa part environ 100g.
Le boîtier est en aluminium brossé lisse, où l’étiquette rappelle la marque, le type de disque, ainsi que la capacité. Cela change de certaines étiquettes de constructeur pour lesquelles cette dernière information n’est pas toujours évidente à trouver, noyée au milieu d’autres chiffres.
Fixation latérale habituelle | L’interface SATA III n’a pas un aspect différent du SATA II |
Le constructeur a prévu la possibilité de fixer le disque par des vis sur les parties latérales mais également par le dessous. Comme ce sont les deux types de fixation que l’on peut rencontrer, il ne devrait y avoir aucun souci d’installation physique.
Enfin, l’interface est au format SATA-III, compatible avec les versions précédentes de cette interface. Cette interface permet donc des débits théoriques annoncés par le constructeur de 500Mo/s en lecture et 510Mo/s en écriture, si bien entendu l’interface de l’ordinateur est elle aussi en SATA-III. En effet, pour bénéficier de telles performances, il est indispensable, comme nous le verrons, que le contrôleur de l’ordinateur soit également à cette norme pour exploiter pleinement la bande passante disponible.
Ce SSD SATA-III de Verbatim utilise le contrôleur SandForce 2281. Il intègre une fonction de gestion avancée de l’usure, des EDC/ECC sophistiqués et des algorithmes de récupérateurs de mémoire dont le but est de garantir un fonctionnement stable et fiable. Les problèmes qu’ont pu connaître les disques SSD à base de ce contrôleur semblent aujourd’hui définitivement de l’histoire ancienne.
Une fois formaté sous Windows 7 au format NTFS, ce disque offre une capacité totale de 222Go.
Les performances en SATA 3
Comme annoncé au début de ce test, nous ne nous sommes pas contentés de tester les meilleures performances que pouvait obtenir ce disque sur une configuration récente, mais également celles qu’il était possible d’espérer obtenir sur une configuration plus modeste, dans le cadre de l’évolution d’un poste existant. Ainsi, nous avons évalué les performances de transferts mais également l’amélioration de l’autonomie dans le cadre de l’upgrade d’un ordinateur portable.
Pour exploiter l’interface SATA-III nous nous sommes basés sur une configuration à base de Core i7-2600K et d’une carte mère Asus P8P67 Pro.
Les résultats obtenus au bench de Atto Disk Benchmark (version 2.46) sont les suivants :
Mini (en MB/s) | Maxi (en MB/s) | |
Lecture QueueDepth 4 | 20790 | 552873 |
Lecture QueueDepth 10 | 37278 | 552873 |
Ecriture QueueDepth 4 | 19088 | 512536 |
Ecriture QueueDepth 10 | 30537 | 516294 |
Le test Atto utilise des données non compressées pour faire ses mesures et donne les débits bruts du disque.
Le programme AS SSD Benchmark 1.6 teste davantage un usage plus proche du réel, au quotidien, dans les environnements multitâches que constituent nos systèmes d’exploitation actuels. Il permet également de simuler les sollicitations d’un disque dans le cadre de différentes opérations telles que la copie d’images ISO, mais aussi l’utilisation de programmes et de jeux.
Les résultats que nous avons obtenus sont résumés dans ces tableaux :
en MB/s | |
Lecture 4K | 21,2 |
Ecriture 4K | 63,4 |
Lecture 4K-64Thrd | 175,16 |
Ecriture 4K-64Thrd | 188,72 |
en MB/s | |
ISO | 166,5 |
Programme | 115,5 |
Jeux | 144,4 |
Comme on le voit, les performances sont plus qu’honorables pour ce type de disque, avec des valeurs souvent légèrement supérieures à celles que l’on trouve habituellement pour un disque à base de contrôleur SandForce 2281.
Performances sur des configurations plus modestes en SATA II
C’est suite à la lecture de nombreuses questions sur des forums que nous avons décidé d’envisager cette partie du test.
Nos machines plus modestes utilisées pour ces tests sont un Thinkpad de Lenovo à base de Core-i3 et un Dell Vostro à base de Core 2 duo, équipés tous les deux de 4Go de Ram. Nous avons mené les tests ci-dessous afin d’évaluer ce qu’un utilisateur pouvait espérer comme bénéfice sur un ordinateur qu’il souhaite faire évoluer.
Tout d’abord, outre une installation sans problème particulier puisque ce disque respecte parfaitement les contraintes physiques d’encombrement d’un disque 3”1/2 classique, il a immédiatement été reconnu par les bios des deux portables que nous avons utilisés dès leur mise sous tension. Nous avons pu procéder à une installation de Windows 7 Professionnel sans un seul problème ou besoin de pilotes spécifiques.
Malheureusement aucun logiciel de duplication de disque dur n’est fourni avec le Verbatim SSD 240Go. Aussi, nous avons dû procéder à cette opération par nos propres moyens pour retrouver l’environnement de travail existant de notre disque mécanique. Là encore l’opération s’est passée sans encombre.
Au redémarrage, la vitesse de chargement de Windows 7 devient incomparablement plus rapide par rapport au disque mécanique classique qui équipe chacun de nos portables. Ainsi, d’un démarrage habituel autour des 1minute 08s de notre portable équipé de Core-i3, celui-ci ne met plus que 28s environ pour nous donner la main au bureau de Windows.
Un recalcul de l’indice de performance concernant le taux de transfert fourni par Microsoft Windows nous donne alors une valeur de 7,5 contre 5,8 pour celui du disque mécanique.
Cette amélioration se réalise dans les mêmes proportions pour notre Core 2 Duo pour le temps de chargement et un indice de 7,4 pour ce taux de transfert contre 5,2 auparavant.
Il apparaît donc clairement que le changement de disque pour un SSD, et celui-ci en particulier, est d’un bénéfice indéniable pour l’usage au quotidien.
En renouvelant les tests réalisés précédemment, les valeurs obtenues sont inférieures naturellement à celles obtenues avec une interface SATA-III, mais cette baisse n’est que de l’ordre de 20% en moyenne pour les taux de transferts réalisés avec le logiciel AS SSD sur l’ensemble des mesures que nous avons réalisées, et 50% sur les meilleures performances obtenues avec ATTO Disk Benchmark.
Les tableaux récapitulatifs sont les suivants :
Test avec ATTO :
Mini (en MB/s) | Maxi (en MB/s) | |
Lecture QueueDepth 4 | 8064 | 239674 |
Lecture QueueDepth 10 | 21852 | 240210 |
Ecriture QueueDepth 4 | 12288 | 226527 |
Ecriture QueueDepth 10 | 21504 | 227970 |
Test avec AS-SSD :
en MB/s | |
Lecture 4K | 11,47 |
Ecriture 4K | 18,27 |
Lecture 4K-64Thrd | 156,65 |
Ecriture 4K-64Thrd | 154,17 |
en MB/s | |
ISO | 130,39 |
Programme | 81,42 |
Jeux | 120,13 |
Là encore, on constate que ce disque est assez polyvalent en SATA-2 et permet d’obtenir de bonnes performances par rapport aux disques comparables à base de SandForce 2281, même sur un ordinateur ne disposant pas de la toute dernière interface SATA-III. Enfin, clairement, la comparaison ne tient pas avec le disque d’origine, pourtant un Seagate ST9500325AS. Il suffit pour s’en convaincre de regarder seulement les résultats du test AS SSD sur la copie de fichiers pour imaginer à l’usage le bénéfice d’un tel disque.
Il est clair que les résultats parlent d’eux-mêmes… l’avantage au SSD étant sans appel !
Autonomie d’un portable avec SSD
Pas de moteur, pas de mécanique… l’autonomie de notre batterie s’en est ressentie !
En désactivant tous les systèmes de mise en veille sur nos deux portables, nous avons mesuré la durée de décharge de la batterie pour avoir une idée, certes approximative, du temps dont nous disposions avant de devoir le rebrancher sur secteur.
Soyons objectifs, un tel test ne peut être qu’un indicateur, car, suivant l’utilisation, d’autres composants entrent en jeu sur la consommation électrique. L’usage d’un traitement de texte est moins exigeant qu’un logiciel de montage vidéo… et cela se ressent naturellement sur la consommation.
En laissant décharger les portables, sans activité, nous sommes parvenus à gagner jusqu’à 27% de temps supplémentaire en moyenne.
Lors d’un usage bureautique classique, comme par exemple la rédaction de ce dossier, nous avons pu mesurer un gain de l’ordre de 18 à 20% environ avant de devoir recharger l’un ou l’autre de nos portables. Un tel bénéfice est loin d’être négligeable pour le travailleur itinérant !
Mais l’autonomie peut se concevoir aussi sous la forme du stockage de données. Et c’est un point fort de ce disque ! Avec 240 Go constructeurs, soit environ 220 Go formatés, nous ne nous sommes jamais retrouvés à court d’espace lors de nos nombreux déplacements, contrairement à un disque de 120 Go (donnée constructeur) où il nous était arrivé de devoir utiliser un disque dur externe en complément.
C’est un véritable espace de travail qu’offre ce disque, avec un accès quasi-instantané à l’ensemble des ressources qu’il héberge. C’est un vrai confort d’utilisation au quotidien.
Notre avis sur le SSD Verbatim 240 Go
A l’issue de ce test, il ressort que ce disque SSD de Verbatim est une réussite, et ceci pour plusieurs raisons.
Outre le fait qu’il n’a posé aucun problème pour être reconnu par les bios dans tous les ordinateurs dans lesquels nous l’avons inséré, son installation physique se réalise de manière des plus classiques avec une connectique facile d’accès et un encombrement de boîtier standard. Le boîtier en aluminium favorise les échanges thermiques afin de maintenir son contenu à une température raisonnable et donne une sensation de robustesse.
Sans surprise, ce matériel remplit parfaitement son rôle de disque dur rapide. Sans être le meilleur dans cette catégorie, il nous a donné des valeurs dans le haut du panier de sa catégorie, montrant une bonne exploitation du contrôleur SandForce 2281 sur un ordinateur disposant d’une interface SATA 3 ou d’une interface SATA 2.
Mais ce qui a surtout retenu notre attention, ce sont les très bonnes dispositions de ce disque dans le cadre de l’évolution d’un ordinateur équipé d’un disque mécanique. Les performances sont au rendez-vous tant sur les débits de données, que sur l’autonomie électrique supplémentaire qu’il procure à un ordinateur portable et le large espace qu’il met à disposition. De plus, comme tout disque SSD, le silence complet est de mise.
Enfin, son prix est actuellement aux alentours de 235euros TTC soit un tout petit peu moins de 1€/Go, autant dire qu’il se situe à un niveau de prix intéressant et nous ne pouvons que recommander son achat, malgré le manque d’accessoires et d’un logiciel pour accompagner la migration du disque d’un système existant.
Dernière mise à jour le 29 novembre 2018