Les plus vieux d’entre nous connaissent très certainement Sir Daniel Fortesque. Ce personnage atypique, qui n’est autre qu’un squelette borgne en armure, a ainsi laissé des souvenirs vidéoludiques forts aux joueurs PS1 en 1998. Ce jeu d’action aventure faisait voyager le joueur dans un monde burlesque, et teinté d’humour très British, pour sauver le royaume de Gallowmere du vilain sorcier Zarok. Près de 21 ans après, Sony nous propose un remake complet du titre, toujours en exclusivité sur PS4. Le contrat est-il rempli en 2019 ?
Sommaire
Un remake réussi graphiquement
Cette version de MediEvil PS4 n’est ni un portage, qui consiste simplement à retrouver le jeu d’origine, ni une remasterisation qui reprend le jeu d’époque avec un lifting graphique. Avec cet opus de 2019, nous avons effectivement entre les mains un véritable remake, ce qui signifie que les développeurs du studio Other Ocean Interactive ont entièrement redéveloppé le jeu, pour notre plus grand plaisir !
Et le résultat est somptueux ! Sans pour autant nous décrocher la rétine comme savent si bien le faire les plus récents triples A du moment, MediEvil sur PlayStation 4 est visuellement très réussi, avec une ambiance sombre et gothique bien léchée. Mention spéciale également pour des effets de lumières bien sentis. Bref, on ressent le travail effectué, tout en conservant parfaitement l’esprit du titre original.
Et si les graphismes sont plutôt bien réussis, embellissant avec brio nos lointains souvenirs de gamer des années 90, la bande-son n’est pas en reste, bien au contraire ! En effet, cette dernière a été réenregistrée avec un véritable orchestre symphonique, ce qui rend la bande originale grandiose. Le doublage, en français s’il vous plait, est tout aussi excellent, renforçant une ambiance qu’un Tim Buron n’aurait pas reniée.
Un grand plaisir de jeu…
Au travers de près d’une vingtaine de niveaux, notre chevalier trépassé va devoir combattre Zarok et ses sbires, composés essentiellement de goules voleuses et autres morts-vivants. Avant tout concentré sur l’action et l’exploration, le héros dispose de plusieurs armes et boucliers qu’il pourra trouver au fil du jeu. La plupart des armes proposent un coup spécial plus puissant accessible avec un appui long, permettant ainsi de pourfendre d’un seul coup vos assaillants. Mention spéciale pour l’utilisation du propre bras de sir Daniel qu’il s’arrache lui-même pour s’en servir comme arme. Cet exemple est d’ailleurs parfaitement représentatif de l’humour noir présent tout au long de l’aventure.
Certains niveaux font preuve d’une grande variété et d’une certaine intelligence dans leur conception. Les phases exploratoires dynamisées de combats font alors place à des casse-têtes et des phases de plates-formes jubilatoires. Les (re)découvir procure un réel plaisir.
…un peu gâché par une maniabilité délicate
Si cet opus de MediEvil est un remake, la jouabilité elle, n’a pas évolué. Si les joueurs ne jurant que par le côté rétro seront aux anges, les autres, quant à eux, seront sans doute déroutés par la maniabilité toujours aussi rigide de Daniel, le tout accompagné d’une précision parfois approximative. Certains passages demandant habilité et précision feront rager les joueurs les plus expérimentés. Les mêmes défauts que présentait la version PSOne de l’époque n’ont pas été gommés…
De même, aucun checkpoint n’est présent au cours de l’aventure. Si vous vous frayez un long et laborieux chemin jusqu’au boss de fin de niveau et que vous trépassez, vous devrez recommencer le niveau du début. Bref, notre squelette de héros ne fera pas de vieux os (oui, elle était facile, mais je ne savais pas où la placer). D’après les dires du studio de développement, il s’agit d’un parti pris totalement assumé afin de conserver le côté old school du titre de 1998.
Fort heureusement, les fioles de vie que vous pouvez engranger peuvent vous faire ressusciter. Et si votre barre de vie descend fort rapidement dès les premiers contacts avec vos ennemis, les sources d’énergie disséminées dans les différents niveaux vous seront précieuses.
Enfin, un mot sur la caméra qui, comme l’on peut lire ici ou là, est complètement ratée. S’il est effectivement parfois nécessaire de se replacer avec le stick analogique droit, le problème est, selon moi, loin d’être aussi horrible que cela. Le patch day one y est sans doute pour quelque chose…
Notre vidéo de gameplay
Voici une petite vidéo permettant d’apprécier le gameplay du jeu. La capture a été effectuée sur une PS4 Pro avec le patch qui a été rendu disponible le jour de la sortie du jeu. Ce dernier, qui pèse près de 15 Go, corrige notamment des problèmes de jouabilité, divers bugs et apporte également quelques améliorations.