Développé par le studio Sucker Punch et édité par Sony, Ghost of Tsushima est une exclusivité de poids pour la PS4. Ce jeu d’aventure action, qui se déroule au Japon en 1274, est sans aucun doute l’un des derniers titres majeurs dédiés à la PS4. Quelques semaines seulement après le fabuleux The Last of Us II, nous avons testé le dernier triple A avant l’arrivée de la nouvelle génération de consoles. Ce monde ouvert accueille Jin Sakai, l’un des derniers samouraï de l’île de Tsushima qui va lutter contre l’invasion mongole. Si le contexte historique est bien là, l’histoire prend bien évidemment certaines libertés pour les besoins scénaristiques. Le jeu est-il à la hauteur de nos attentes ?
Sommaire
Un monde ouvert dans le Japon féodal
La vie n’est pas un long fleuve tranquille en ce 13e siècle au Japon : le général Khotun Khan, à la tête de l’armée mongole, a pour projet d’envahir l’île de Tsushima. Dès le départ, le combat semble inégal. Côté japonais, seuls quatre-vingts samouraïs sont fidèles à Shimura. Ce dernier se constitue prisonnier et la lourde tâche de défendre l’île revient à son neveu, Jin Sakai. Le joueur va ainsi incarner le Samouraï, l’un des rares rescapés. Son but ? Constituer une armée de guerriers, libérer son oncle et repousser l’envahisseur de l’île.
Sans conteste, la force de Ghost of Tsushima est son open world. Le jeu fait la part belle à l’exploration. Vous parcourez l’île de part en part, à la manière d’un Assassin’s Creed à la sauce Japon féodal. Point de carte ou de boussole affichée à l’écran pour se repérer puisque Sucker Punch a fait le pari osé d’utiliser les éléments et la nature pour vous guider. Feuilles portées par le vent, vol des oiseaux ou direction de la fumée sont autant d’éléments qu’il faut apprendre à observer pour se repérer. Si ce choix peut paraître surprenant de premier abord, il a le mérite d’apporter un souffle (sans jeu de mots) de renouveau à un genre pourtant éculé. Divisé en 3 chapitres, GoT propose ainsi 3 régions différentes à parcourir. De quoi offrir une trentaine d’heures de jeu si l’on prend son temps (la moitié si vous choisissez la ligne droite).
Quêtes et combats
Si nous connaissons la quête principale, le jeu propose également quelques quêtes annexes. Ces dernières sont l’occasion de découvrir plus en profondeur des personnages secondaires qui accompagnent le joueur. Sans atteindre l’écriture d’un TLoUs II, l’histoire se révèle plaisante et creuse la dualité du héros. Si l’honneur est la clé de l’enseignement samouraï, Jin ira jusqu’à renier ce code ancestral pour combattre Khotun Khan et ses troupes.
Les combats, s’ils ne renouvellent pas le genre, sont plaisants. En laissant la touche triangle enfoncée puis en la relâchant au bon moment, le joueur est capable d’effectuer une confrontation où un seul coup de katana terrasse l’adversaire. Si cette technique fonctionne en mode infiltration, ce ne sera plus le cas dès que vous êtes repéré. À chaque mouvement de base correspond une “posture”. Ces techniques, au nombre de quatre, peuvent être améliorées au fil de l’aventure. A vous de choisir la meilleure technique en fonction de votre ennemi. Néanmoins, les combats deviennent alors une succession de coups, esquives et parages. Le tout effectué dans le bon timing, bien évidement. On regrette néanmoins deux lacunes : l’impossibilité de cibler un ennemi et devoir (trop) souvent recentrer la caméra.
L’IA ennemie n’est pas non plus folichonne puisque la plupart du temps, les Mongols attendent bien sagement leurs tours pour vous attaquer. Au suivant !
Enfin, on déplore que cette alternance exploration/combat donne parfois un sentiment de lassitude.
La customisation est également de la partie : Jin peut ainsi changer d’armure ou d’armes (katana, arc, Kunai, bombes de poudre noire, bombes collantes ou autres fumigènes). Chacun de vos équipements apporte ses bonus : une meilleure absorption des dégâts, augmentation de votre santé, meilleure furtivité…). Et bien entendu le look de votre samouraï s’en trouve changé.
Décors : décrochage de rétine en vue
S’ils sont parfois inégaux, le level design et game design sont le plus souvent somptueux. L’île est tout simplement magnifique. La beauté des décors, en totale opposition à la barbarie des Mongols, laisse sans voix. La beauté du soleil levant, de la nature se mouvant au grès du vent, des jeux de lumières vous offrent un voyage dans le temps et l’espace qu’il est rare de trouver dans un jeu vidéo. Découvrir Tsushima est un réel plaisir. Le joueur passe ainsi d’une scène violente, pleine d’hémoglobine, à un paysage enivrant de beauté, totalement exaltant.
Au-delà des jeux de lumières, les éléments et particules comme la fumée, l’eau ou le feu, sont brillamment modélisés. Faire une pause au cours de son exploration, simplement pour admirer les environnements, est un réel plaisir. Les inspirations cinématographiques et la culture japonaise sont magnifiquement retranscrites par une équipe de développeurs qui maîtrise parfaitement la puissance de la console. Ajoutez à cela une BO bien pensée et des doublages de qualité (en français, en anglais, mais aussi en japonais !) et vous serez conquis par la beauté visuelle et sonore de ce monde ouvert enchanteur et sanguinaire.
Dernière mise à jour le 16 juillet 2020