L’innovation technologique bat son plein dans une industrie vidéo-ludique de plus en plus exigeante, à l’heure où les consoles next-gen sont légion. Pourtant, Ô grand pourtant, force est de constater que les classiques revisités n’ont jamais eu autant la cote, de Sonic jusqu’à l’infatigable Tomb Raider. Élan de nostalgie ou bienveillante recette commerciale ? Toujours est-il que, quand Bethesda renoue avec les origines de son titre phare, ça fonctionne. Alors, préparez vos masques à gaz et vos raviolis en boîte : la guerre nucléaire arrive dans votre salon sur PS4, et ça risque d’être un peu rude.
Sommaire
L’enfer, enfin
Fallout 4, avant d’être une histoire qui sent fort le soufre, est avant tout basé sur un scénario travaillé impliquant le joueur dans une (énième) histoire de famille. De prime abord, ça peut sembler un peu répétitif… Mais c’était sans compter sur le talent agressif de Bethesda.
Tout comme dans le magistral Fallout 3, le jeu commence avec la possibilité de personnaliser intégralement l’apparence du personnage principal. Ceci n’est bien sûr applicable que pour le faciès (on n’est pas dans les Sim’s, votre sœur peut commencer à lâcher la manette).
Après avoir passé une heure à tenter (en vain) de reproduire votre visage ou celui d’un proche, car « c’est amusant », vous abandonnerez cette activité ludique pour apprendre soudainement qu’une bombe nucléaire est sur le point de ravager les terres du Commonwealth. Ceci vous laissera tout juste le temps d’emprunter un Nuka-Cola sous un bras et, accessoirement, votre bébé dans l’autre.
Dès les premières minutes, le joueur est plongé dans l’atmosphère inquiétante d’un abri Vault-Tech, le bunker antinucléaire et véritable icône de la saga. Après avoir été cryogénisé, vous ne vous réveillerez que deux siècles plus tard avec quelques chouettes nouvelles qui vous donneront sans doute l’envie de replonger dans votre sommeil de glace ; votre enfant s’est fait enlever par une équipe de mercenaires, tandis que votre femme a été froidement exécutée.
Quand on arrive en ville
À l’instar de Fallout 3 dans lequel le joueur devait retrouver son père, il est encore question d’une affaire de famille. Ainsi, votre quête commencera réellement dès votre sortie de l’abri 111, lorsque vos pieds frêles heurteront les vestiges des terres dévastées.
Un constat ; ce n’est pas très accueillant, voire même un chouïa hostile. C’est pour cette raison que vos attributs « SPECIAL » vous seront d’une précieuse aide tout au long de votre périple. Ceux-ci détermineront vos capacités de force, de perception, d’endurance, d’agilité, de charisme, d’intelligence et de chance. Dès le début du jeu, libre au joueur de fixer comme bon lui semble les quelques points attribués à l’origine. Difficile, cependant, de trancher en faveur d’un juste équilibre des capacités ; et comme tout bon jeu de rôle qui se respecte, vous devrez faire face à un dilemme cornélien !
Côté méchants, quelle joie de retrouver ces infatigables rataupes, ces quelques fangeux et ces écorcheurs prêts à tout pour dévorer une partie de votre anatomie. Mais si certaines choses ne changent pas, d’autres évoluent à leur rythme.
Les nouveaux super-vilains de l’opus sont représentés par « l’Institut », véritable faction composée de chercheurs et de droïdes des plus dangereux et expérimentés. Charismatiques et presque attachants, ces personnages marquent un point dans l’originalité d’un scénario jusqu’alors trop peu renouvelé.
Côté gentils, la confrérie de l’acier fait son grand come-back au sein des terres désolées, armée cette fois de véritables vaisseaux volants à la Star Wars. Il n’en fallait pas plus pour s’attirer toute la convoitise des habitants du Commonwealth.
Point accueillant : le fait de se faire accompagner n’est plus qu’une option (on se souviendra de Fawkes avec nostalgie, ce super-mutant du troisième opus et brillant faire-valoir). Notre premier compagnon de route est un charmant berger allemand baptisé Canigou, le même ami à quatre pattes que dans les précédents épisodes. S’il fallait précédemment se battre pour souhaiter l’accompagnement du meilleur ami de l’Homme, celui-ci fait désormais partie du scénario de base.
Très intuitif, le gameplay est similaire aux deux précédents opus sur PS3. La possibilité de passer de la première à la troisième personne en pressant le pavé tactile de la Dualshock saura ravir les non-adeptes du style FPS.
Du reste, rien d’innovant, et c’est peut-être ce qui fait tout le charme de la prise en main. Bien peu d’éléments ont changé, de votre insécable Pip-Boy jusqu’au sublime système de visée SVAV… de quoi ravir les fans des premières heures.
Quelques modifications intéressantes viendront cependant pimenter votre expérience de jeu : la possibilité d’enchaîner les frappes rapides à coup de crosse à proximité d’un ennemi, et le ralentissement du temps en mode SVAV – là où les précédents opus stoppaient net toute avancée ennemie.
Quant aux modes de jeux, ceux-ci s’étalonnent de l’état « très facile » jusqu’au mode survie, apparu pour la première fois dans New Vegas. Véritable expérience sensorielle pour les adeptes de camping post-nucléaire, ce dernier mode est à déconseiller aux plus crispés d’entre vous ; il vous faudra dormir, manger et boire suffisamment pour ne pas sombrer dans un sommeil éternel.
Enfin, n’avez-vous jamais rêvé d’une version des Sim’s post-apocalyptique ? Bon, on n’y est pas encore, mais on s’en rapproche un peu plus qu’avec les précédents épisodes. Composez vos armes, vos drogues et votre nourriture comme un grand. Administrez une ville et bâtissez votre nid douillet. Promenez votre chien et partez à l’aube chasser quelque gibier irradié… Oui, il y a une vie après la guerre !
Ô rage nucléaire
Quelques bémols sans grandes importances tombent comme un cheveu sur la soupe, et notamment le contenu graphique. Les puristes ne s’en plaindront pas, car c’est intrinsèque à Fallout que d’être graphiquement peu travaillé, au profit d’un fond complexe et génial. Cependant, force est de constater que les textures et environnements n’ont pas été à la hauteur de nos espérances.
On regrettera très fortement l’absence du système de Karma, originellement parfait et déjà entaché dans Fallout : New Vegas avec un système de réputation moins intuitif. Pour autant, le contrepoids est tout trouvé grâce aux nouvelles armes, nouveaux gadgets et ennemis qui n’ont pas fini de faire rêver le super-héros qui sommeille en vous…
Dernière mise à jour le 16 décembre 2018