Le studio londonien Media Molecule, à qui l’on doit déjà la magnifique saga LittleBigPlanet, revient sur le devant de la scène avec Tearaway en exclusivité sur la Playstation Vita. Comme toujours avec ce studio talentueux, nous avons entre les mains un jeu créatif où l’imaginaire des développeurs est à son apogée, le tout servi avec une réalisation parfaitement maitrisée. Du grand art !
Sommaire
L’origami selon Media Molecule
Si l’univers de Tearaway semble être un OVNI dans un monde vidéo ludique éculé, il n’en reste pas moins extrêmement bien réussi ! Ce jeu de plates-formes en 3D a pour décors et personnages un monde entièrement constitué de papier. Le héros (ou l’héroïne selon le choix du joueur) est un messager chargé de délivrer un message à Vou (sans s), c’est-à-dire au soleil. Soleil qui est d’ailleurs incarné par le joueur lui-même puisque la caméra avant de la Vita y incruste en temps réel votre visage lors de certaines scènes…
L’univers féerique du jeu est donc constitué de nombreux objets et autres éléments de décor en papier qui prennent vie sous les yeux du joueur : des fleurs éclosent lorsque le joueur passe à proximité, les plantes bougent au grès du vent et des plateformes de papier s’enroulent et se déroulent au fil des niveaux. Petit bonus : il est possible de récupérer certains modèles de pliages en papier de personnages rencontrés dans jeu directement sur le site de l’éditeur. Vous pourrez alors confectionner vous-même chez vous certains protagonistes de l’aventure. Les amateurs d’origami apprécieront !
Tout comme pour son grand frère LittleBigPlanet, il est possible de personnaliser son personnage avec des accessoires ou autres autocollants à placer sur le visage ou le corps de son petit personnage bien attachant.
Et pour ne rien gâcher, la puissance de la console portable de Sony est parfaitement utilisée afin de retranscrire un univers aussi magnifique que poétique.
L’ensemble des capacités de la Vita exploitées
L’interaction du joueur dans Tearaway se fait bien entendu via les sticks analogiques, mais également par le pavé tactile arrière, par l’écran tactile, l’accéléromètre, le micro ou même l’appareil photo. Le pavé tactile vous permet par exemple de déplacer des éléments du décor afin de faire progresser votre personnage. A certains endroits, il sera même possible de transpercer des éléments du paysage : vous verrez alors vos doigts modélisés en 3D s’agiter comme par magie tout en suivant les mouvements réels de vos doigts sur le pavé à l’arrière de la console. Effet garanti !
L’écran tactile est lui aussi utilisé à bon escient puisque le joueur a la possibilité d’interagir avec certains éléments ou même ouvrir des cadeaux gagnés en fin de mission en tirant sur les rubans de l’emballage.
Afin de confectionner un accessoire à un personnage rencontré dans l’aventure (qui souhaiterait porter une moustache par exemple), certaines phases de jeux permettent de choisir une feuille de papier de couleur, d’y dessiner un motif au crayon puis de le découper au ciseau. Une fois l’accessoire créé par vos soins terminé, l’animal rencontré pourra le porter dans le jeu, non sans une certaine fierté. Si ces phases ne sont pas des plus précises (difficile de faire un dessin artistique du bout du doigt) et ne bénéficient d’aucune détection intelligente du dessin créé (vous dessinez un gros gribouillis plutôt que le nœud papillon demandé, ça passe quand même…), elles ont le mérite d’apporter une petite pause, à la fois fraiche et créative, dans le déroulement du jeu sans pour autant ralentir le rythme de l’aventure.
Pour terminer ce petit tour d’horizon des capacités de la console utilisées dans Tearaway, citons également le capteur photo à l’arrière de la Vita qui sous servira comme un réel APN au cours du jeu : prendre en photo un personnage tout blanc lui fera par exemple retrouver ses couleurs, utiliser une photo réelle comme texture dans le décor du jeu, etc.
Un univers original parfaitement retranscrit
L’intérêt de la création de Media Molécule réside avant tout dans l’émerveillement que ressent le joueur au travers du jeu. Bien que la progression soit linaire, elle reste bien dosée. Le début de partie, qui fait office de didacticiel, explique et met en pratique les mécanismes du jeu avec notamment l’utilisation des confettis qui font office de monnaie locale. Tearaway est un véritable conte que vit le joueur, impression d’autant plus renforcée que l’histoire est contée par deux narrateurs avec un très bon choix de voix françaises (on retrouve d’ailleurs un des acteurs dans le doublage de la voix off de LittleBigPlanet).
Les développeurs ont poussé les limites du détail et de l’interaction très loin. Un exemple parmi d’autres : lors d’un niveau, le joueur se rend compte que la musique du niveau qu’il entend provient de platines de disques vinyles présentes dans le niveau. Si l’avatar grimpe sur le disque, la bande-son va alors être déformée et ralentie. De même, il sera même possible de poser son doigt sur le disque et de le « scratcher », pour notre plus grand plaisir. De telles trouvailles sont légion dans Tearaway !
Dernière mise à jour le 9 décembre 2018