Petite Anglaise – par Catherine Sanderson
Elle est anglaise, mais vit en France. Ses écrits nous touchent et l’on partage chacune de ses émotions. Catherine Sanderson, alias Petite Anglaise, n’a pas eu une vie de blogueuse très paisible. Installée à Paris en tant que secrétaire, Catherine commence à partager ses frustrations au sein de son boulot et dans sa vie de couple. Le weblog devient réellement un journal intime… public. C’est en apprenant l’existence de ce blog que son supérieur la licencie et notre Petite Anglaise toute déroutée explique publiquement ses mésaventures.
Le blog connaît une notoriété sans précédent Outre-Manche et plusieurs maisons d’édition commencent à contacter Catherine pour la publication d’un livre. Son blog, quant à lui, est accessible à l’URL http://www.petiteanglaise.com/.
Emballé par son succès pour le moins singulier, nous lui avons naturellement posé quelques petites questions :
Zebulon : Comment avez-vous eu l’idée de commencer ce blog, Petite Anglaise ?
Petite Anglaise : Il y avait un article dans un journal anglais sur le phénomène Belle de Jour en juin 2004. Je n’avais jamais entendu parler de blogs auparavant, mais celui-ci m’avait tout de suite accroché… C’était très bien écrit, et le blog avait valu à son l’auteur un contrat juteux avec une maison d’édition…
Une de mes premières pensées en lisant Belle de Jour, et en feuilletant d’autres blogs à grand renommé Outre-Manche, c’était “et si moi j’essayais d’en écrire un ?” J’étais loin de penser qu’une histoire à la Belle pourrait m’arriver, mais je pensais qu’écrire sur mon quotidien pourrait être marrant, et ça intéresserait certainement ceux qui rêvent de vivre à l’étranger mais n’osent pas… Au bureau, il y avait des moments creux où j’étais devant un écran sans de quoi m’occuper. Le soir j’étais souvent bloquée chez moi pendant que ma fille dormait et mon copain travaillait tard. Donc c’était un passe-temps idéal, une façon de me divertir, de me faire une vie sociale virtuelle, de créer quelque chose dont je pourrais être fière (car mon boulot de secrétaire ne me passionnait pas tant que ça)…
Zebulon : Aujourd’hui, qui sont vos lecteurs ? Avez-vous des relations particulières avec certains d’entre eux ?
Petite Anglaise : J’en ai 100,000 par mois, mais les seuls qui sont identifiables sont ceux qui laissent des commentaires ou m’envoient des mails. La plupart sont en France (des Français qui comprennent bien l’anglais, des expatriés comme moi), en Angleterre, et aux Etats Unis…
J’en ai rencontré plusieurs, à Paris comme à Londres et j’ai même eu une relation de 9 mois avec un lecteur que j’ai “rencontré” sur mon blog, par le biais de mes commentaires. Je dirai que la plupart de mes amis au jour d’aujourd’hui sont des gens que j’ai connu par le monde des blogs.
Zebulon : Quelle plate-forme de publication utilisez-vous ?
Petite Anglaise : J’ai commencé sur blogger, et ensuite j’ai voulu un peu plus de liberté dans le “look and feel” et donc j’ai pris un .com, choisi un hébergeur et installé wordpress (qui a impliqué pas mal de travail pour apprendre le html et le css)
Zebulon : Auriez-vous quelques conseils de bloggueur à partager ?
Vu ce qui m’est arrivé (licenciement éclair) quand mon employeur a découvert mon blog, même si les prud’hommes m’ont donné raison quelques mois plus tard, je déconseille à tout blogueur qui tient à son poste d’évoquer ce qui se passe sur le lieu de travail. C’est vrai que ça dépend aussi du métier qu’on fait – un planeur stratégique qui blogue va être félicité pour cette démarche, tandis qu’un comptable sûrement moins …
D’ailleurs je conseille vivement à quiconque veut écrire des choses personnelles à rester anonyme. Parce que les gens que vous décrivez n’ont probablement pas donné leur accord, et dévoiler sa propre identité implique forcément rendre ses autres “personnages” identifiables aussi…
Propos recueillis par GuillaumeB pour Zébulon.fr
Dernière mise à jour le 2 décembre 2018