Au cours de ces derniers mois, ASUSTOR le constructeur de NAS challenger des grosses écuries telles que Synology et Qnap, a largement étoffé ses gammes “personnels”, “utilisateurs avancés” et “entreprises”. C’est donc avec plaisir que nous allons nous pencher sur ces nouveautés. Nous avons choisi de vous présenter non pas un seul de ces modèles, mais deux, afin de faire un point complet sur les évolutions qu’a apporté ASUSTOR à son matériel et à son système d’exploitation ADM depuis notre précédent dossier de consacré au modèle très professionnel qu’est le AS7004T.
Sommaire
Découverte des AS6208T et AS3204T
Comme nous le disions, après notre test du AS7004T, nous avons choisi pour ce dossier l’AS3204T, un modèle 4 baies pour la maison et les TPE, ainsi que l’AS6208T, un imposant modèle 8 baies destiné davantage aux entreprises.
Même si ces deux appareils sont de caractéristiques très proches puisqu’animés tous les deux par le même processeur Intel Celeron quatre cœurs J3160 dont la fréquence augmente de 1,6GHz à 2,24GHz en mode burst, ils se destinent à un usage différent de par notamment certaines caractéristiques majeures telles qu’une quantité de RAM de 2Go non extensibles pour le AS3204T, et de 4Go extensibles à 8Go pour l’AS6208T, ainsi qu’un nombre différent de baies et d’interfaces réseau entre autres.
Mais ce ne sont pas ces spécifications liées à la puissance qui sont les seuls critères de distinctions. En effet, comme nous le verrons au cours de ce dossier, l’encombrement et plusieurs fonctionnalités lors de leur utilisation accentuent les différences d’usages qu’ils procurent, ciblant parfaitement les publics auxquels ils se destinent.
Mais sans plus attendre, découvrons plus en avant ces deux appareils.
Déballage des NAS
À la réception d’un nouvel appareil, la séance de déballage, loin d’être la plus passionnante, participe néanmoins à l’émotion que procure la découverte des objets convoités. Ce moment permet de se faire déjà une idée à priori, et non nécessairement objective, de ce qu’on peut espérer de ces appareils.
Dans le cas présent, nos deux NAS nous sont parvenus dans un carton blanc mat d’aspect très soigné, surhaussé d’une dominante orange pour l’AS6208T, comme l’était en mauve celui de l’AS7004T de notre précédent dossier consacré à ASUSTOR.
Pour faciliter son transport, le carton de l’AS3204T se voit doté d’une poignée, ce qui n’est malheureusement pas le cas de l’AS6208T pourtant plus imposant, et qui pourtant s’avérer bien commode…
Sur chacun des emballages, en plus d’une zone décrivant sommairement les caractéristiques techniques intrinsèques telles que le processeur, la RAM embarquée, etc., différents pictogrammes informent sur les principaux usages et différentes compatibilités avec les systèmes d’exploitation des appareils qui seront clients de ces NAS, y compris pour les appareils mobiles.
À noter que le carton de l’AS6208T propose sur l’une de ses faces un tableau comparatif des caractéristiques techniques des différents modèles 8 et 10 baies de la marque, ce qui peut être fort instructif au moment du choix en magasin.
Le côté multimédia de ces appareils est bien mis en avant pour les deux modèles, avec un côté plus prononcé pour un usage domestique dans le cas de l’AS3204T.
À l’ouverture, que ce soit pour l’AS3204T ou l’AS6208T, les appareils sont parfaitement calés et protégés dans des entretoises en mousse très dense.
Un sac plastique particulièrement épais ajoute une protection supplémentaire aux deux boîtiers, notamment pour éviter les rayures et l’apparition d’une humidité éventuelle lors du transport ou du stockage. ASUSTOR fait ainsi preuve du même professionnalisme que ses concurrents les plus prestigieux.
L’inventaire détaillé du contenu pour l’AS3204T est donné par la liste suivante :
- le NAS,
- 1 câble réseau noir de 2m de Catégorie 5E avec une connectique non blindée,
- le bloc d’alimentation externe et son raccordement électrique,
- la visserie “rapide à la main” complète pour 4 disques durs au format 3”1/2,
- un CD contenant le logiciel d’installation et la documentation PDF, un dépliant de démarrage rapide écrit dans de nombreuses langues.
L’inventaire complet du AS6208T nous donne :
- le NAS équipé de ses 8 tiroirs pour y placer les disques durs,
- 2 câbles réseau noirs de 2m de Catégorie 5E avec connectique non blindée pour équiper seulement 2 des 4 cartes réseau du NAS,
- le cordon d’alimentation,
- la visserie complète pour 8 disques durs au format 3”1/2 et 8 disques 2”1/2,
- et le même ensemble CD/dépliant contenant le logiciel d’installation, la documentation PDF, le démarrage rapide rédigé dans de nombreuses langues.
Ces inventaires sont donc complets, même si toutefois on peut regretter que seuls 2 câbles réseau au lieu de 4 soient fournis avec l’AS6208T.
Caractéristiques du AS3204T
Le boîtier est intégralement en plastique ABS noir d’une extrême légèreté puisqu’il n’intègre pas le bloc d’alimentation. En effet, celle-ci est externe, confiée à Delta-Electronics, avec sa référence DPS-90AB-3 délivrant 12V-7,5A max. Malgré cette légèreté, ce boîtier n’en est pas moins d’une très grande rigidité, protégeant parfaitement son contenu qui est monté sur un châssis métallique.
L’encombrement, hors alimentation, n’est que de 165(H) x 164(L) x 218(P), ce qui en fait un NAS 4 baies particulièrement compact de 1,6kg hors disques. Le niveau sonore des appareils ASUSTOR a toujours été parfaitement maîtrisé, et cet AS3204T ne déroge pas à cette règle avec ses 19,7dB lorsque les disques sont en hibernation.
La façade est équipée de 4 petites diodes vertes pour indiquer très discrètement les différents états de l’appareil et de ses disques durs, ainsi que d’un récepteur infrarouge pour la télécommande optionnelle. Également présent un port USB3, mais pas de bouton pour assurer par exemple la copie d’une clé USB vers le NAS : il faudra donc impérativement passer par l’interface Web de l’appareil pour procéder à une copie du contenu d’une clé de stockage ou d’un appareil photo, ce qui est moins pratique.
Contrairement aux modèles ASUSTOR précédents que nous avions testés tels que l’AS604T ou encore l’AS7004T, il n’y a pas d’afficheur LCD sur cet appareil : c’est pourtant un élément qui peut rendre bien des services, mais qui n’est pas non plus un impératif absolu compte tenu de la mission principale que se donne ce NAS, à savoir un centre multimédia occupant le moins de place possible dans un salon, et sachant se faire discret tout en restant esthétique.
À l’arrière, on retrouve deux ports USB3 supplémentaires, un port HDMI 1.4b pour relier le cas échéant l’AS3204T à un écran, un seul port Ethernet 1 Gigabit avec leds indicatrices, un unique ventilateur thermo régulé de 12cm, un bouton Reset et le bouton On/Off, ainsi que le connecteur pour l’alimentation électrique.
Un emplacement pour verrou de type Kensington est également prévu sur la partie métallique du châssis.
Les 4 vis de fermeture rapide manipulables à la main permettent d’ouvrir le boîtier complètement pour accéder au châssis qui contiendra les 4 disques que l’AS3204T est en capacité d’accueillir, pour un maximum impressionnant de 32To (avec 4 disques de 8To) dans un si petit volume !
Ce dispositif est moins pratique que le traditionnel système de tiroir à insérer dans le NAS, mais peut se comprendre là encore, compte tenu de l’orientation d’utilisation de cet appareil.
Ce NAS est animé par un processeur Intel Celeron J3160 quatre cœurs (sans hyper-threading) à 1,6GHz avec une fréquence en rafale de 2,24GHz, dispose de 2Mo de cache interne L2, possède le calcul en virgule flottante et les instructions AES-NI pour accélérer les calculs et le cryptage, ainsi que les instructions de virtualisation VT-x (mais pas VT-d).
La mémoire maximum gérable par ce processeur est de 8Go, mais ASUSTOR a soudé directement sur la carte-mère 2Go de RAM sans possibilité d’étendre celle-ci, bridant ainsi l’évolution de ce NAS, ce que l’on peut regretter.
Bref, on l’aura compris, l’AS3204T d’ASUSTOR est un NAS esthétique, léger et d’un très faible encombrement, parfaitement silencieux, capable de s’insérer parfaitement dans le salon d’une maison et doté de la connectique indispensable pour diffuser son très grand volume de données multimédias de manière confortable si l’on a pris soin d’acquérir la télécommande optionnelle.
Caractéristiques du AS6208T
L’AS6208T reprend l’apparence de ses prédécesseurs AS7004T et AS604T que nous avions testés dans des dossiers précédents. La façade en ABS noir est dotée du même afficheur LCD qui renseigne fort utilement sur les états de l’appareil, indiquant également ses adresses IP, et permettant même la configuration de l’appareil par le biais de 4 boutons pour naviguer dans un menu assez intuitif. Un récepteur infrarouge pour la télécommande ASUSTOR optionnelle est également présent dans ce bandeau d’affichage.
Les 8 tiroirs sont identiques à ceux de l’AS7004T avec système de verrouillage simple pour éviter l’ouverture par inadvertance, et offrent à l’AS6208T une capacité brute totale de 64To avec les disques durs 8 To actuels.
Quant au couvercle “trois côtés” qui constitue le reste du boîtier, il est de la même teinte aluminium brossé brun, vissé sur le châssis maître en tôle rigide où viennent s’ancrer tous les composants, donnant à l’appareil un encombrement total de 215,5(H) x 293(L) x 230(P) mm, pour un poids de 6,2kg sans les disques.
La façade est équipée de 4 diodes particulièrement fines qui donnent toute son élégance à l’AS6208T, en plus des petites leds vertes d’activité des disques durs pour les tiroirs qui en contiennent un.
Ces différentes leds ont la possibilité de prendre diverses couleurs contrairement à celles de l’AS3204T, afin de renseigner avec d’avantage de précisions l’état de l’AS6208T.
La led USB est incluse dans un bouton qui comporte un port USB 3 pour brancher et copier du contenu vers ou depuis un support externe tel qu’un disque ou une clé de stockage. Cette fonctionnalité s’avère beaucoup plus pratique que de brancher à l’arrière un tel périphérique puis d’accéder de manière logicielle au support, surtout lorsqu’il s’agit de données récurrentes à déposer ou à prélever du NAS.
À l’arrière, la grande nouveauté réside dans l’apparition de 4 ports Ethernet Gigabit au lieu des 2 habituels sur toute la gamme ASUSTOR. En effet, même les AS7008T et AS7010T (plus anciens) dotés d’un processeur plus puissant ne disposent que de 2 ports. ASUSTOR fait ainsi évoluer ses appareils en direction des entreprises dont les besoins en réseaux évolués et performants s’accroissent, notamment dans le domaine de la virtualisation.
La connectique de l’appareil se complète par 2 ports eSata, 2 ports USB3 et 2 ports USB2 supplémentaires. La connectique multimédia se voit dotée d’un port HDMI 1.4b et d’un connecteur optique S/PDIF.
Enfin, on remarque la présence de trois ventilateurs : celui de l’alimentation interne du AS6208T, et les deux de 12cm pour le refroidissement du boîtier. Cet ensemble de ventilation est extrêmement silencieux, car la nuisance sonore ne s’élève qu’à 22dB en usage classique de dissipation thermique.
On note également un emplacement pour verrou antivol de type Kensington et un orifice pour actionner le bouton Reset en cas de réinitialisation nécessaire de l’appareil.
On retrouve dans l’AS6208T le même processeur Intel Celeron J3160 quatre cœurs à 1,6GHz que celui de l’AS3204T, mais cette fois avec une RAM portée à 4Go extensibles à 8Go (capacité maximale supportée par ce processeur) de manière très simple et physiquement accessible.
Cette possibilité d’ajouter de la mémoire procure naturellement à cet appareil des perspectives d’évolution non négligeables, notamment pour la quantité d’applicatifs additionnels qu’il sera possible d’installer, ainsi que sur le nombre de clients qu’il pourra servir plus confortablement.
Avec de telles caractéristiques, les objectifs de l’AS6208T vont bien au-delà de son petit frère l’AS3204T, puisqu’il peut non seulement remplir le même rôle que ce dernier, mais il est en mesure de répondre à des exigences plus lourdes pour les réseaux d’entreprises, notamment grâce à son nombre important d’interfaces réseau, de baies disques, et bien sûr à l’adjonction possible de mémoire supplémentaire, qui rendent cet appareil extrêmement polyvalent.
Montage des disques dans l’AS3204T
La mise en place des disques dans ces deux modèles AS3204T et AS6208T est très différente et souffre dans les deux cas du même petit défaut, comme nous allons le voir.
Comme nous l’avons déjà évoqué dans le paragraphe précédent, il est nécessaire pour l’AS3204T d’ouvrir le boîtier pour accéder aux baies de disques, ce qui au premier abord peut paraître mal commode. Mais fort heureusement, ASUSTOR a eu l’idée de prévoir une visserie qui ne nécessite pas de tournevis ! En effet, la visserie fournie pour le boîtier est de type “visserie à oreilles” (Thumb Screw), c’est-à-dire manipulable directement à la main, et c’est la même qui est fournie pour la fixation des disques durs, ce qui constitue là encore un excellent choix !
Ainsi, le montage des disques s’effectue de manière extrêmement simple :
En revanche, premier petit défaut, ASUSTOR n’a pas cru utile de numéroter chacun des emplacements ! Ainsi, nous avons d’abord positionné notre disque dans l’emplacement le plus haut… et il s’est avéré qu’il s’agissait de l’emplacement n°4. Peu d’importance pourriez-vous dire… mais lorssque l’on se remémore l’existence du système MyArchive d’ASUSTOR que nous avions décrit dans notre dossier sur l’AS7004T, cela prend du sens de se préoccuper du positionnement du disque, même si, reconnaissons-le, l’AS3204T n’est pas adapté à cette gestion puisqu’il faut ouvrir l’appareil ! Et là, désagréable surprise, c’est qu’ASUSTOR a dû avoir cette analyse également, car dans la version ADM 2.6.2R6L2 dont nous disposions au moment de ce test, il nous a été impossible de définir un disque en position 4 (recommandation ASUSTOR pour ses autres modèles) comme volume MyArchive, ASUSTOR ayant probablement désactivé la fonction pour ce modèle, ce qui est de notre point de vue fort regrettable !
Afin de vérifier que nous n’avions pas omis une indication, nous avons examiné de plus près la carte supportant les connecteurs SATA. Inscrit en tout petit, nous avons pu distinguer CON2, CON1, CON3, CON4 en partant du plus proche du processeur… pas facile à lire… Nous avons alors décalé le disque à l’emplacement CON1 (c’est-à-dire l’étage 2 en partant du plus proche de la carte processeur). Bon point : nous n’avons pas eu besoin de réinstaller le système installé en disque simple. Par contre, notre disque a été reconnu par le système comme étant en position 2…
Bref, ASUSTOR devrait indiquer clairement que la position 1 est celle proche de la carte processeur et que les autres sont dans l’ordre croissant.
Le second petit défaut est qu’il n’est pas possible de mettre des disques 2.5” sans caddie d’adaptation pour unité 3.5” : le châssis métallique ne le permet tout simplement pas ! Impossibilité donc d’équiper cet appareil de disques SSD si ceux-ci ne sont pas équipés d’un kit d’adaptation 3.5”.
Comme on le voit, l’absence d’utilisation de tiroirs se fait au prix de quelques défauts, mais on a en contrepartie un appareil à l’encombrement particulièrement réduit. Hormis le fait que la fonction MyArchive (qui est pourtant une des spécificités appréciables des NAS ASUSTOR) soit désactivée, rien n’empêche de profiter pleinement de son appareil sans réellement de contraintes si on ne modifie pas fréquemment l’équipement en disques, ce qui est tout de même la majorité des cas, surtout pour l’usage auquel se destine cet AS3204T. Et même si cela était le cas, la visserie choisie par ASUSTOR est particulièrement adaptée à des manipulations commodes.
Espérons que dans ses prochains firmwares, ASUSTOR rétablisse pleinement le système MyArchive pour cet appareil… car comme nous allons le voir, il subsiste une bonne surprise…
Examinons le cas de son grand frère l’AS6208T.
Montage des disques dans l’AS6208T et MyArchive
Sur l’AS6208T, de manière beaucoup plus habituelle, les disques s’insèrent dans un tiroir identique à ceux de l’AS7004T.
Nous avions particulièrement apprécié ceux-ci, notamment pour leur conception largement métallique, assurant un flux d’air maximum autour du disque, offrant une poignée esthétique en forme d’aile d’oiseau et munis de parties plastiques latérales pour favoriser l’insertion dans les logements de l’appareil.
Les tiroirs du AS6208T sont très bien conçus et permettent l’ajout de disque au format 2.5”
Bonne nouvelle, ces tiroirs sont compatibles avec les disques 2,5”, ce qui permet d’ajouter entre autres des disques SSD. Notons que le SSD Trim est supporté par l’AS6208T : cela permet de conserver les performances en lecture/écriture sans risque d’usure prématurée du SSD.
La fixation des disques dans ces tiroirs s’effectue avec la visserie standard qu’ASUSTOR a pris soin de fournir avec l’appareil : les têtes de vis fraisées s’insèrent dans le tiroir permettant de ne laisser en contact avec la glissière du châssis que les bandes plastiques pour assurer une glisse parfaite.
On remarque qu’ASUSTOR a pris soin d’ajourer la carte électronique comportant les connecteurs Satan afin que les deux grands ventilateurs puissent assurer la génération d’un flux d’air suffisant autour des sources de chaleur, constituées par les 8 disques durs et le processeur, à dissiper impérativement.
Comme avec l’AS3204T, aucune information n’est apparente sur la manière dont sont numérotés les emplacements. Il s’avère qu’en fait, la numérotation est en colonne, à savoir la colonne de gauche de 1 à 4 en partant du haut, puis la colonne de droite 6 à 8 toujours en partant du haut. Là encore, c’est un peu ennuyeux, car l’AS6208T supporte parfaitement le procédé MyArchive, contrairement à l’AS3204T. De notre point de vue, ce petit défaut doit être corrigé par ASUSTOR !
Nous avons alors créé un volume MyArchive sur l’AS6208T que nous avons ensuite inséré dans l’AS3204T. Bonne surprise, ce volume a été immédiatement reconnu par l’AS3204T sans aucun souci.
Il s’agit donc bien, d’après nous, d’un “bridage” artificiel de cette fonction pour l’AS3204T, bridage qui ne présente aucun intérêt et qui ne peut que susciter de la frustration chez son utilisateur !
À noter qu’ADM 2.6 semble apporter plus de souplesse pour la gestion des disques de type MyArchive puisque nous avons pu créer dans l’AS6208T ce type de volume sur un disque dans le logement 4, alors que jusqu’à présent cette fonctionnalité pour les 8 baies ASUSTOR était réservée pour les disques en emplacement 7 ou 8. Il y a donc dorénavant davantage de souplesse de gestion. Cette fonctionnalité est en fait apparue en mars dernier, dans la version ADM 2.5, où il est dorénavant possible d’utiliser N-1 baies d’un NAS en MyArchive.
Nous apprécions également la mise en évidence très esthétique de la localisation graphique des disques dans l’interface ADM puisque le marquage physique sur le boîtier est absent.
Comme on le voit, l’AS6208T est un modèle du genre pour sa conception dans l’accueil physique des disques durs par un châssis et des tiroirs parfaitement pensés pour assurer une manipulation commode, une ventilation efficace et une organisation pratique du stockage, mais avec pour seul regret une numérotation des emplacements physiques visible.
ADM 2.6 : installation
Depuis notre dernier dossier ASUSTOR qui était consacré à l’AS7004T et que nous avions réalisé sous ADM 2.3, le constructeur a apporté bon nombre d’améliorations et de nouveautés dans son système d’exploitation.
Tout d’abord, la procédure d’installation a été revisitée graphiquement et raccourcie en étapes lorsqu’on procède par la méthode utilisant le navigateur internet. Il est possible de faire une installation et configuration en quelques clics, ou bien de personnaliser un peu plus le paramétrage initial dès la phase d’installation en renseignant davantage de paramètres. L’utilisateur est toujours parfaitement accompagné dans ses choix par des indications d’une grande clarté.
Quel que soit le choix effectué, nous avons pu obtenir, dès la phase d’installation, le dernier firmware disponible immédiatement, alors qu’auparavant l’installation se réalisait avec le firmware fourni, puis une mise à jour était opérée à partir d’internet.
ASUSTOR a bien naturellement su conserver la possibilité de faire l’initialisation et l’installation du NAS grâce à l’afficheur LED intégré sur les modèles tels que notre AS6208T de ce dossier, et que nous avions filmées à l’occasion de notre dossier sur l’AS604T. Enfin, il existe également un assistant d’installation sur le CD fourni avec l’appareil, appelé ASUSTOR Control Center.
Cet utilitaire détecte automatiquement la présence de tous les NAS ASUSTOR présents sur le réseau et permet la connexion facile pour l’installation et la maintenance de chacun de ces appareils.
De même, l’installation à partir de l’application AiMaster sur un appareil mobile est toujours disponible. Et si le NAS est raccordé à un téléviseur, il est également possible d’utiliser ADM Pc-Less pour réaliser cette installation.
Quelle que soit la méthode d’installation choisie par l’utilisateur, celui-ci est en permanence accompagné de manière claire par les différentes informations prévues par ASUSTOR, que ce soit pour réaliser une installation express ou une installation personnalisée plus détaillée.
Passons en revue les autres nouveautés proposées par ADM 2.6 depuis notre dernier dossier.
ADM 2.6 : quoi de neuf ?
Les différentes évolutions successives d’ADM pour arriver à la version 2.6 ont permis d’enrichir celui-ci, tant sur des fonctionnalités destinées parfois presque exclusivement aux entreprises, que dans bien d’autres domaines. Ainsi, on retrouve en son sein des fonctionnalitées telles que le multimédia ou les réseaux sociaux, destinées à tous les types d’usagers de NAS. Prenons quelques exemples permettant de mettre en évidence cette diversité.
Ainsi, les entreprises disposent depuis ADM 2.4 du protocole SNMP pour monitorer les NAS ASUSTOR.
Depuis ADM 2.5, nous avons l possibilité de réaliser des clichés de Lun iSCSI, eux-mêmes dotés de la fonctionnalité de Thin-Provisionning (jusqu’à 96To).
Ces clichés peuvent être réalisés ponctuellement ou programmés de manière régulière en suivant un calendrier ajustable par l’utilisateur, que ce soit en termes journaliers ou/et horaires récurrents, sans avoir besoin d’une intervention manuelle, le tout avec un impact limité sur les performances.
Prévu pour fonctionner 24h/24 et 7j/7, les NAS ASUSTOR peuvent dorénavant servir à centraliser les journaux systèmes des différents périphériques présents sur un réseau, avec possibilité d’envoyer des alertes SMS et mail à l’administrateur en cas de détection de problèmes graves.
Durant ce mois de juillet 2016, à l’occasion de mises à jour des failles de sécurité nouvellement détectées dans Samba et OpenSSL, ASUSTOR a lancé ADM 2.6.3 en délivrant un mécanisme de connexion par la validation en 2 étapes. Après configuration de cette fonction, en supplément du mot de passe de leur compte ADM, les utilisateurs auront également besoin d’un code de vérification de smartphone pour s’identifier dans ADM.
Désormais, même si leur mot de passe venait à être subtilisé, les utilisateurs pourraient maintenir la sécurité d’accès à leurs comptes par l’ajout de ce niveau de protection supplémentaire. ADM 2.6.3 prend aussi en charge les deux services de notifications push gratuits, à savoir Pushbullet et Pushover. Tous deux sont disponibles sur de nombreux appareils, de multiples plateformes et navigateurs Web majeurs. Ces deux services permettent l’envoi instantané de notifications d’événements du système qui peuvent être affichées directement sur des smartphones, tablettes ou ordinateurs. Cela permet de minimiser significativement le temps de réponse pour les utilisateurs tels que les administrateurs système tout en accroissant la productivité.
Bien d’autres exemples pourraient être remarqués ici, comme la création de comptes utilisateurs par lots à partir d’un fichier CSV/TXT, le chiffrement des dossiers en AES-256 bits, la possibilité de définir une corbeille par dossiers, le support des certificats de cryptage délivrés par Let’s Encrypt, etc.
Mais le bouillonnant ASUSTOR n’en restera pas là bien évidemment, car il a déjà annoncé au Computex 2016 la sortie d’ADM 3.0, une nouvelle version majeure qui comportera, entre autres, une refonte de son interface hautement configurable par les utilisateurs, avec le support de widgets et de regroupement d’icônes… Le dynamisme d’ASUSTOR pour faire évoluer son système d’exploitation ADM ne se dément donc pas.
Néanmoins, nous regrettons toujours que le constructeur oblige les utilisateurs de ses NAS à s’enregistrer avec une adresse email pour pouvoir accéder à l’ensemble des applications d’App Central.
Enregistrement obligatoire auprès d’ASUSTOR pour bénéficier de l’ensemble des applications pour son appareil…
En effet, si l’utilisateur ne crée pas un compte ASUSTOR, il lui est impossible de bénéficier des applications disponibles dans App Central qui constitue, par sa richesse, un des intérêts essentiels des NAS ASUSTOR. Cette inscription obligatoire doit, de notre point de vue, être rendue optionnelle et ne se justifie d’aucune manière à nos yeux. Espérons qu’ADM 3.0 éliminera cette obligation…
ADM et AppCenter
Une des forces des NAS ASUSTOR est leur capacité de couvrir une large variété de services, que ce soit à destination des particuliers ou des entreprises. Ces fonctionnalités peuvent être directement intégrées dans ADM ou par le biais de modules supplémentaires à installer à partir de App Central qui les regroupent par thèmes et permet leur installation d’un simple clic. Ces modules peuvent être proposés directement par ASUSTOR ou par la communauté des développeurs de modules pour ASUSTOR.
Aujourd’hui, App Central d’ASUSTOR propose un peu plus de 200 applications et fonctionnalités supplémentaires à celles intégrées de base dans le système d’exploitation ADM. Il nous est donc impossible de toutes les détailler ici, mais certaines ont retenu notre attention.
Par exemple, un modèle tel que l’AS6208T sera parfaitement adapté avec ses 8 baies et 4 interfaces réseau, pour se transformer en un système de surveillance vidéo haute définition 24h/24 et 7j/7 grâce au module ASUSTOR Surveillance Center. Les utilisateurs pourront monitorer leurs cameras IP par navigateur Web sur Mac ou PC, mais également par application mobile AiSecure sur leur smartphone ou tablette.
L’AS3204T, qui dispose du même processeur, mais d’une RAM inférieure et d’une seule carte réseau, peut également assurer ce rôle avec un nombre plus modéré de caméras.
De manière générale, il est nécessaire de disposer d’une licence logicielle pour exploiter une caméra IP dans l’application de surveillance pour n’importe quel constructeur de NAS, ceux-ci n’en fournissant qu’une ou deux gratuitement la plupart du temps. Soulignons alors l’effort remarquable d’ASUSTOR qui en propose 4 gratuites avec son Surveillance Center, soit le double des autres constructeurs ! C’est un point très positif que nous apprécions et dont d’autres constructeurs devraient s’inspirer… Pour atteindre le nombre maximum de caméras, il faudra acheter des licences supplémentaires auprès d’ASUSTOR.
Ce module de surveillance supporte une grande variété de modèles et marques de cameras au rang desquels on retrouve Axis, AVTECH, AirLive, Brickcom, Compro, D-Link, Grandstream, Hikvision, LevelOne, LILIN, Panasonic, TRENDnet, VIVOTEK, Y-Cam, ZAVIO, etc. Une liste détaillée des modèles compatibles est disponible ici. Enfin, Surveillance Center 2.5 est certifié ONVIF 2.4, assurant ainsi une compatibilité parfaite avec toutes les caméras possédant également cette certification. Les fonctionnalités sont multiples et plutôt complètes comme par exemple la prise en charge bidirectionnelle du son lors d’un direct, la notification d’événements par SMS, les règles d’actions automatisées sur événement, etc.
Dans un autre domaine, nous sommes nombreux à prendre des photos. Que ce soit l’AS3204T ou l’AS6208T, l’application Photo Gallery proposée par ASUSTOR va permettre une gestion efficace de ses souvenirs de vacances.
Particulièrement intuitive et efficace pour la constitution d’albums et l’indexation des photos, elle propose un partage suivant des droits d’accès bien définis : accès public ou restreint à certains comptes seulement, ou encore par mot de passe.
La constitution des albums peut se faire par simple glisser/déposer dans la fenêtre du navigateur et pour faciliter la reconnaissance des albums, la photo de couverture est personnalisable, et le déroulé d’un diaporama est paramétrable. Bon nombre d’informations EXIF des photos sont disponibles directement dans Photo Gallery, mais il ne semble pas y avoir la possibilité de visualiser la localisation GPS des prises de vues (sur Google Maps par exemple) directement dans l’application, malgré la reconnaissance des informations EXIF sur la géolocalisation des photos. Il y a fort à parier, avec le dynamisme d’ASUSTOR, que cela sera disponible dans une prochaine version.
Il est possible pour les utilisateurs de commenter les photos auxquelles ils ont accès, de faire une recherche intelligente par date, par tag et mots-clés sur le nom ou le descriptif des fichiers images.
L’application AiFoto d’ASUSTOR pour les appareils mobiles permet de charger instantanément les photos prises par son appareil mobile pour les loger sur le NAS dans un dossier ou album défini par l’utilisateur. On retrouve également dans cette application la même commodité de recherche et de consultation que sur le navigateur d’un ordinateur.
Pour bénéficier de ses médias ainsi stockés sur son NAS, ASUSTOR propose d’utiliser la connectique HDMI 1.4a Full HD de ses appareils pour les raccorder à son téléviseur ou son home cinéma afin d’afficher le portail multimédia du NAS appelé ASUSTOR Portal, et profiter ainsi confortablement de ses musiques, photos ou vidéos, mais également d’Internet et d’autres applications spécifiques à ce portail.
On trouve ainsi le media player Kodi, le navigateur internet Chrome, les applications YouTube et Netflix, etc.
ASUSTOR Portal : utiliser son NAS ASUSTOR comme un médicamenter avec le fameux mediaplayer Kodi capable de diffuser en Full HD et 4K sur AS3204T et AS6208T
Kodi (ex Xbmc) est capable d’assurer la diffusion sans saccade en Full HD sur nos modèles AS3204T et AS6208T de tests, avec diffusion de l’audio en 5.1 et 7.1.
On peut enrichir ASUSTOR Portal avec des applications supplémentaires issues d’App Central comme la suite Libre Office, le navigateur Firefox, des jeux comme FreeCiv ou GnuGo, FCEUX l’émulateur de Nintendo NES, ainsi que l’environnement de virtualisation VirtualBox. Ce dernier peut être piloté au travers de 3 modes de connexion : via HDMI (avec souris et clavier), mais aussi par un navigateur Web et mobile.
La possibilité d’utiliser une interface ne nécessitant pas ces contraintes, en utilisant par exemple PhpVirtualBox, est particulièrement commode et favorise l’usage de ce module. S’il n’était pas disponible au début de nos tests, ASUSTOR a depuis proposé PhpVirtualBox pour notre plus grand plaisir !
Malheureusement par manque de temps, il nous est impossible de décrire ainsi l’ensemble des autres modules. Nous vous invitons à les découvrir sur le site d’ASUSTOR qui les a classés par thèmes pour en faciliter la recherche et la comparaison entre eux.
On le voit avec ces quelques exemples, un NAS ASUSTOR dispose d’une grande variété d’applications à destination des entreprises et des particuliers, que ce soit dans les domaines du multimédia, de la sécurité, ou encore des environnements réseau professionnels.
Un véritable cloud privé pour le partage et la sauvegarde
Dans les fonctionnalités premières des NAS, nous retrouvons le stockage, la sauvegarde et le partage des données. ASUSTOR a doté son système d’exploitation ADM de tout le nécessaire pour parvenir à accomplir ces tâches essentielles.
Ainsi, les protocoles majeurs de communication sont supportés, au rang desquels on trouve Samba/Cifs, NFS, AFP, mais également FTP, HTTP, Rsync, WebDav, etc. L’ensemble de ces protocoles permettant de communiquer avec tout type de plateformes, ASUSTOR les a mis en œuvre en développant des procédés de sauvegardes et de partages des données hébergées par ses appareils comme l’AS3204T et l’AS6208T.
Ces deux modèles proposent plus de 12 options différentes de sauvegardes et peuvent être connectés à de nombreux stockages cloud publics tels que Amazon S3, Dropbox, Google Drive, OneDrive, Box.net, etc. pour les plus connus. À noter également l’apparition du français Hubic dans les modules disponibles depuis peu !
Mais les sauvegardes peuvent également se faire à l’aide de FTP Explorer, des disques durs externes, mais aussi sous forme d’une sauvegarde locale pour assurer la sauvegarde de vos données, avec notamment la mise en œuvre du procédé original MyArchive dont nous avons déjà parlé et pour lequel ASUSTOR est le seul acteur à proposer aujourd’hui des sauvegardes de cette nature.
Bien évidemment, à l’aide du protocole Rsync, la sauvegarde sera possible entre NAS ASUSTOR, mais aussi avec des NAS et serveurs d’autres marques s’ils disposent de ce protocole.
Pour les utilisateurs de Windows, ASUSTOR a développé un logiciel spécifique à installer pour leur permettre d’automatiser les sauvegardes de fichiers et dossiers du PC vers le NAS afin de protéger les données de l’utilisateur. Il est même possible de synchroniser en temps réel certains dossiers fréquemment modifiés pour lutter efficacement contre tout désastre accidentel.
Et en cas de problème, la restauration des données perdues peut être mise en œuvre rapidement en un seul clic. Le logiciel offre jusqu’à 6 plans différents de sauvegarde de dossiers. Dommage qu’il ne soit pas disponible sous Linux et Mac OS…
Enfin, il faut savoir que pour s’assurer que les tâches de sauvegarde soient achevées de manière sûre, ASUSTOR propose d’activer le « mode mission » qu’il définit comme :
« Mode mission : certaines tâches de sauvegarde peuvent être arrêtées en raison de nombreux problèmes de connexion avec un serveur occupé à l’autre bout. Le mode mission d’ASUSTOR vous permet de configurer le nombre de tentatives de connexions et l’intervalle entre les tentatives pour assurer le succès de votre tâche de sauvegarde. Ceci donne aux administrateurs informatiques une grande flexibilité pour la configuration des tâches de sauvegarde. »
Autrement dit, en cas d’échec de sauvegarde, le NAS effectuera de nouvelles tentatives en respectant les paramètres fournis initialement par l’utilisateur.
Cette démarche permet d’augmenter grandement les chances de succès des sauvegardes quand les conditions réseaux sont difficiles ou quand certains serveurs s’avèrent indisponibles par intermittence.
Enfin, le partage de fichiers et dossiers pour un utilisateur distant est possible par le biais de l’explorateur de fichiers sous ADM. Celui-ci est capable de définir des liens de partage qui respecteront des critères tels que la date, le nombre de téléchargements, mais aussi le réseau origine de la requête, en différenciant l’Internet du réseau local.
D’autres solutions sont encore disponibles, suivant le type de médias à partager et le support de consultation, comme on a pu le voir avec Photo Gallery et son application AiFoto par exemple dans le cadre de photos, mais aussi avec SoundsGood pour la musique et son application AiMusic, LooksGood et son application AiVideos pour les vidéos, etc.
Bref, les utilisateurs, quels qu’ils soient, trouveront toujours des outils à leur disposition pour réaliser des partages et des sauvegardes de leurs documents.
La vitesse des transferts sur l’AS3204T
Même si l’AS3204T se prédestine plus spécifiquement aux particuliers, sa vitesse de transfert est un point qui peut revêtir une importance non négligeable dans le cadre d’emploi de fichiers multimédias de taille imposante.
Rappelons que l’AS3204T ne dispose que d’une seule interface réseau ce qui limite dans tous les cas de figure sa vitesse à un maximum théorique de 125Mb/s. Pour lui permettre d’être à son avantage, nous avons activé aussi bien la fonctionnalité Trames Jumbo à 9000 octets sur l’AS3204T que sur notre switch habituel utilisé pour nos tests.
L’AS3204T était équipé d’un disque professionnel Sata3 Hitachi (HDS722020ALA330) de 2To et disposant d’une vitesse de rotation de 7200t/min. L’ensemble des postes clients sont équipés avec des disques SSD et interface réseau Gigabit avec les trames Jumbo activées. L’outil de mesure utilisé est celui inclus dans le NAS ainsi qu’un logiciel de mesure de débit sortant pour les postes clients afin de s’assurer de la cohérence des mesures.
Avec un seul client en lecture puis en écriture, nous avons obtenu de très bons résultats comme on peut le voir sur les copies d’écran ci-dessous :
Avec presque 102Mb/s en écriture et 109Mb/s en lecture, l’AS3204T se comporte très bien, même si ces résultats sont inférieurs à ceux que son grand frère l’AS7004T avait obtenu dans les mêmes conditions 120,1 Mb/s en lecture et 117,5 Mb/s en écriture grâce notamment à son processeur Core i3 nettement plus puissant. On remarque que la charge d’écriture se répartit sur les 4 cœurs du processeur à l’écriture, alors qu’à la lecture, c’est presque 100 % d’un cœur qui est sollicité à chaque instant, avec des changements de cœur au fil du temps.
Quoi qu’il en soit, le Celeron J3160 qui anime l’AS3204T remplit parfaitement son travail sans saturation.
Pour poursuivre nos essais, nous avons fait rentrer dans le jeu les 5 autres ordinateurs dont nous disposions. Nous avons commencé par faire écrire notre fichier de test de 13Go par l’ensemble des ordinateurs clients.
Le débit obtenu atteint en crête 115 Mb/s et le taux d’occupation processeur reste assez contenu en oscillant entre 20% et 40% pour chaque cœur.
Nous avons ensuite procédé à la lecture du fichier de test par chacun de nos 5 clients, et là encore les résultats sont tout à fait honnêtes pour un NAS doté d’une seule carte réseau Gigabit.
La lecture plafonne à 120Mb/s, très proche de la limite théorique, avec un processeur qui donne son maximum sur l’ensemble de ces cœurs.
D’ailleurs, l’indicateur de température prend 10°C lors cette forte sollicitation.
On remarquera que lors de ces tests, la représentation graphique fournie par ADM n’est pas toujours très régulière, car son rafraîchissement est parfois un peu long, ce qui peut expliquer les pics aberrants par moments.
Avec l’ensemble de ces résultats, l’AS3204T démontre toutes ses qualités à soutenir la charge, aussi bien en nombre de clients qu’en débit soutenu.
La vitesse des transferts sur l’AS6208T
Comme nous l’avons déjà remarqué, l’AS6208T possède le même processeur que l’AS3204T dont nous venons d’éprouver les performances. Par contre, l’AS6208T dispose de 4Go de RAM contre 2Go pour l’AS3204T et de 4 interfaces réseau, permettant ainsi d’offrir potentiellement 4x125MB/s soit 500Mb/s ! Voyons dans la suite de cette partie si cela est le cas.
Les 8 baies offertes par l’AS6208T nous ont permis de réaliser une grappe RAID5 constituée des 4 disques Seagate (ST3000NC002) dont nous nous étions servis pour le test de l’AS7004T, ainsi qu’un volume simple (single) avec le même disque que celui utilisé pour l’AS3204T (Hitachi HDS722020ALA330).
Les trames jumbo ont été activées sur les 4 interfaces du NAS et nous avons réparti les clients équitablement sur chacune des interfaces, sans activer le mode agrégation de canaux, afin de mettre le NAS dans les conditions de sollicitations les plus éprouvantes.
Comme précédemment, nous avons réalisé différentes batteries de tests dont voici quelques résultats.
Tout d’abord avec un seul client équipé d’un disque SSD. Sur le disque « Single », on obtient : 116,02Mb/s en lecture et 97,1Mb/s en écriture, ce qui donne des valeurs si proches de l’AS3204T, dans les mêmes conditions, que l’on ne peut pas déduire si les faibles différences constatées sont liées à la quantité de mémoire ou au manque de précision de l’interface mesurant ces débits.
Sur la grappe Raid5, on obtient 110,3 Mb/s en lecture et 119,5 Mb/s en écriture, c’est-à-dire des performances supérieures à celles obtenues avec un seul disque.
En effet, la charge des entrées/sorties est répartie sur l’ensemble des disques, avec pour contrepartie une sollicitation plus prononcée du processeur.
Logiquement on retrouve un taux d’occupation processeur en mode single quasi identique à celui obtenu lors de notre test de l’AS3204T, mais un taux d’occupation presque double avec la grappe RAID5.
Lors de notre essai en mode 5 clients sur le disque Single, la lecture nous a donné plus de 380MB/s, le manque de précision de l’outil ne nous permettant que d’être approximatif sur la valeur, avec un taux d’occupation processeur avoisinant les 80%.
En mode écriture, nous obtenons logiquement des performances moindres, puisque le disque est particulièrement mis en difficulté devant un tel flot de données lui parvenant :
On obtient ainsi un taux d’occupation processeur de 20% environ seulement !
En mode Raid5, les choses évoluent puisque cette fois la charge est répartie sur l’ensemble des disques. Nous avons obtenu des valeurs dépassant très largement celles que nous avions eues avec l’AS7004T qui, malgré son processeur plus puissant, est bridé par le fait de n’avoir que deux cartes réseau !
Ainsi, en lecture, nous avons obtenu un peu plus de 400Mb/s, et 310Mb/s en écriture.
Ces valeurs tout à fait remarquables sont complétées par un taux processeur d’environ 80% en lecture et environ 60% en écriture dans ces conditions-là.
Il semble donc bien que les ressources propres de l’appareil soient largement suffisantes pour faire face à cet afflux de données, mais que l’ensemble des disques a de la peine à suivre la cadence du flux de données.
Un autre enseignement est que l’AS7004T que nous avions testé et qui dispose d’un processeur plus puissant, est bien évidemment plus efficace en mode single disque, mais est pénalisé par la possession de seulement 2 interfaces réseau. Dans ce mode d’exploitation là, à savoir la recherche du plus grand volume de transfert, il vaut mieux privilégier le nombre d’interfaces que la puissance du processeur. Il est clair qu’un appareil doté de 4 interfaces avec le processeur de l’AS7004T obtiendrait des résultats encore plus époustouflants !
À noter que le taux d’occupation de la RAM n’a pratiquement pas évolué durant ces tests sur l’AS6208T, mais l’outil d’ASUSTOR ne permet pas d’afficher la part consacrée au cache-disque, il est donc difficile d’évaluer l’importance de son rôle dans ces tests.
Quoi qu’il en soit, l’AS6208T offre des performances d’exception, sans être mis en difficulté dans le cas d’une exploitation avec une volumétrie de données soutenue. Il s’agit bien d’un appareil capable d’encaisser de lourdes charges réseau.
Consommation électrique du AS3204T et du AS6208T
Que l’on soit une entreprise ou un particulier, la consommation énergétique d’un appareil ayant vocation à rester allumé 24h/24, 7j/7 est toujours un paramètre important à prendre en compte et à mettre en regard des services apportés.
ASUSTOR met en avant les qualités éco énergie de ses NAS AS6208T et 3204T, notamment avec le mode veille (Schedule S3), la mise en veille indépendante des disques internes et externes, aini que le contrôle automatique du ventilateur en fonction de la température du boîtier.
Grâce à ces dispositifs, le modèle AS3204T est annoncé par ASUSTOR à 27W en fonctionnement, 11,4W avec les disques en hibernation, et 0,79W en veille, pour un niveau sonore minimum de 19,7dB.
AS6208T : un NAS avec des fonctionnalités pour optimiser la consommation énergétique
Pour le modèle AS6208T, le constructeur annonce une consommation électrique de 59,5W en fonctionnement dans la fiche technique et 80,3W sur la page web de l’appareil, de 31,2W avec les disques en hibernation (43,7W pour la page web et 1,5W en mode veille), pour un niveau sonore minimum de 22dB.
Nos propres constatations nous ont donné les relevés suivants pour chacun des NAS.
Pour le AS3204T avec 1 disque Hitachi 2To HDS722020ALA330), 3 disques Seagate 3To (ST3000NC002) en mode single :
- mise sous tension : environ 54,1W pour le pic le plus élevé lors de l’initialisation, puis
- stabilisation entre 33,2 W et 33,5W avec notre configuration en attente et 39,2W environ lors de la sollicitation de tous les disques,
- enfin en hibernation des disques durs : entre 19,3W environ (câble réseau débranché)
- une consommation résiduelle appareil éteint, en attente de Wol, de 0,9W.
Pour le AS6208T avec 4 disques Seagate 3To (ST3000NC002) en mode RAID5, 3 disques Hitachi 2To (HDS722020ALA330), et un disque Hitachi Deskstar NAS 6To (HDN726060ALE610) :
- une consommation résiduelle appareil éteint, en attente de Wol, de 1,6W
- mise sous tension : environ 140W pour le pic le plus élevé lors de l’initialisation, puis
- stabilisation entre 77 W et 78W avec notre configuration en attente et 88W environ lors du fonctionnement des 8 disques,
- enfin en hibernation des disques durs : entre 29,4W environ (câble réseau débranché),
- une consommation résiduelle appareil éteint, en attente de Wol, de 1,6W.
Comme souvent, les relevés de valeurs que nous constatons dépassent celles du constructeur, mais de manière plutôt modérée dans le cas de ces deux modèles. Notons tout de même une consommation un peu élevée dans le cas de l’AS3204T pour l’hibernation des disques durs, mais dans le même temps, nous obtenons un peu moins que celle d’ASUSTOR pour le même mode avec l’AS6208T.
Remarquons également que la consommation résiduelle est dorénavant très bien maîtrisée par ASUSTOR, car, lors du test de l’AS604T, nous avions obtenu une valeur trop excessive !
Ces deux appareils sont donc plutôt peu gourmands en énergie par rapport au nombre de disques qu’ils embarquent respectivement.
Quoi qu’il en soit, il ressort de ces observations que si l’on doit n’utiliser que 4 baies, mieux vaut, d’un point de vue de la consommation électrique, utiliser un AS3204T qu’un AS6208T à puissance de processeur égale. En revanche, si l’on a vraiment besoin d’un stockage important et d’une RAM plus importante, toujours d’un point de vue électrique, c’est l’AS6208T qui ressort vainqueur plutôt que d’utiliser deux AS3204T.
Quoi qu’il en soit, il est important lors de son achat de bien évaluer ses besoins de stockage afin de dimensionner son appareil en conséquence, et surtout la manière dont on souhaite le faire évoluer ou la manière dont on va l’utiliser.
Pour améliorer davantage encore les performances énergétiques de ses appareils, ASUSTOR a prévu différents paramétrages sur lesquels l’utilisateur peut agir.
Ainsi, outre la durée avant mise en veille des disques durs, il est possible d’intervenir sur la mise en veille complète du NAS, le réveil par le réseau (WoL), mais également un système de calendrier horodaté pour procéder automatiquement à la mise sous tension et à l’extinction de l’appareil.
En cas de coupure électrique, les deux appareils sont capables de se rallumer automatiquement au retour du courant. Une autre fonctionnalité intéressante, lorsqu’on possède un onduleur compatible, est que le NAS peut s’éteindre tout seul quand la batterie de l’onduleur auquel il est relié (par USB ou par serveur IP), devient faible, évitant ainsi une extinction brutale.
Dans le cas où il y a deux NAS ASUSTOR sur le même onduleur, un seul connecté à l’administration de l’onduleur par USB, celui-ci peut servir de serveur d’information de coupure électrique au second.
La liste (non limitative) des onduleurs compatibles avec les NAS ASUSTOR est disponible sur le site du constructeur.
Enfin, concernant les nuisances sonores, ASUSTOR a toujours été performant dans ce domaine, et les modèles AS3204T et AS6208T ne dérogent pas à cette règle de la discrétion parfaite. Les ventilateurs utilisés sont parfaitement silencieux tout en assurant un refroidissement efficace, nos systèmes en test n’ayant que très faiblement varié de température au gré des sollicitations intensives que nous leur avons fait subir.
Notre avis sur le AS3204T et le AS6208T
Arrivés à la fin de ces quelques semaines de tests, comme vous pouvez vous en douter à la lecture des chapitres précédents, les modèles AS3204T et AS6208T nous ont apporté une grande satisfaction dans leur utilisation.
La partie logicielle ADM et les applications de l’App Center ont gagné en maturité avec une expérience multimédia encore plus riche, une interface utilisateur toujours intuitive et une adaptation aux usages professionnels améliorée, avec un niveau de sécurité accru.
Le matériel en lui-même est robuste et esthétique, et la puissance des AS3204T et AS6208T est suffisante pour faire face aux sollicitations intensives dans le domaine du transfert de fichiers, mais également de la lecture multimédia.
Le particulier, même averti, sera satisfait sans aucun doute des services qu’il pourra obtenir de son AS3204T, que ce soit pour son archivage personnel, la consultation de ses médias à son domicile, mais aussi le partage avec ses contacts à travers Internet, ce NAS offrant des possibilités de diffusion multiples par le Web et sur appareil mobile avec différentes applications.
Le professionnel appréciera davantage l’AS6208T pour sa plus grande capacité de stockage et le confort de son organisation grâce à ses 8 baies. La souplesse de la configuration réseau offerte grâce aux 4 interfaces Gigabit sera également un point particulièrement apprécié dans les infrastructures conséquentes. La sécurité liée à l’authentification encore plus sécurisée et à la sauvegarde des données sont aussi des points qui renforceront le choix des administrateurs systèmes.
Les fonctionnalités couvertes par ces deux appareils sont extrêmement variées, et permettent de répondre à de nombreuses situations, tant pour les situations professionnelles que pour les besoins des particuliers, au-delà des quelques points que nous avons abordés dans ce dossier. ASUSTOR continue à faire évoluer son matériel pour répondre aux besoins et contraintes actuels, en offrant un cloud personnel multifonctions et sécurisé.
Le nombre important d’applications mobiles mises à disposition par ASUSTOR permet de faciliter cet accès aux ressources lors de déplacement.
Par contre, nous regrettons toujours l’obligation absolue de s’enregistrer avec une adresse mail auprès d’ASUSTOR pour bénéficier d’App Central : ce procédé nous semble dater d’un autre temps et devrait, selon nous, être abandonné par ASUSTOR pour laisser l’utilisateur décider de manière optionnelle de cette inscription.
Au moment de la rédaction de ce dossier, on trouve l’AS6208T à moins de 1000 euros et l’AS3204T aux alentours des 470 euros sur les sites de vente en ligne, ce qui sont des tarifs plutôt agressifs au regard de ce que pratique la concurrence, à configurations égales. De plus ASUSTOR garantit ses appareils 3 ans. Autant dire qu’aux fonctionnalités offertes pour ce prix, et le gage d’évolutivité du système d’exploitation ADM dans le futur, ces deux appareils constituent de très bonnes opportunités que nous recommandons à l’achat.
AS3204T :
On aime | On regrette |
– la puissance de l’appareil : processeur, performances réseau – le silence quasi absolu de l’appareil – la visserie très pratique et le faible encombrement du boîtier – la simplicité d’utilisation au quotidien – la gestion du multimédia et sa diffusion – les nombreuses fonctionnalités et modules supplémentaires disponibles – le prix et la garantie de 3ans | – enregistrement obligatoire ASUSTOR pour accéder à App Central – mémoire RAM non extensible – la fonctionnalité MyArchive restreinte – l’absence de numérotation physique des baies – l’absence du bouton permettant la copie directe d’un périphérique connecté au port USB en façade – télécommande non fournie en standard, seulement de manière optionnelle – pas de bouton programmable pour le port USB en façade |
AS6208T :
On aime | On regrette |
– la puissance de l’appareil : processeur et performances réseau – le nombre de prises réseau – la facilité d’accès pour étendre la mémoire RAM – la robustesse du boîtier en métal, l’afficheur LCD, la conception favorisant la dissipation thermique – la simplicité d’installation et d’utilisation au quotidien – la souplesse de gestion du stockage – les nombreuses fonctionnalités et modules supplémentaires disponibles – 4 licences cameras IP – port USB en façade avec bouton programmable – le prix et la garantie de 3ans | – enregistrement obligatoire ASUSTOR pour accéder à App Central – utilisation de Virtualbox par écran extérieur et ASUSTOR Portal obligatoire – l’absence de numérotation physique des baies – seulement deux câbles réseau fournis |
Dernière mise à jour le 10 avril 2023